contrôle de la ventilation manuelle

Contrôle périodique des abris

Au plus fort de la guerre froide, à Berlin, 60% de la population disposait d’une place protégée en sous-sol. En Suisse, aujourd’hui, c’est 100% des habitants qui bénéficient de ce dispositif. Or, ces installations doivent être gardées en état de fonctionnement dans le but d’être opérationnelles en 24 heures. C’est la Protection Civile, plus précisément le domaine de la Protection et Assistance, qui a la charge d’effectuer ces contrôles lors d’un cours de répétition qui se tient annuellement au mois de novembre.

En 2020, en raison de la pandémie Covid-19, ce cours n’a pas pu être organisé, ce qui implique un retard à rattraper peu à peu sur plusieurs années. L’accent a été mis, pour commencer, sur les équipements qui avaient été jugés non conformes en 2019, principalement dans les immeubles d’habitations et les entreprises.

Ainsi, c’est une trentaine d’astreints répartis en neuf équipes qui ont été convoqués pour contrôler 140 abris en deux jours à l’aide d’un équipement auquel ont été ajoutés masques de protection et gel hydroalcoolique. Malheureusement, le virus fait toujours des ravages, et c’est un effectif largement réduit qui se présente, le 23 novembre 2021 pour prendre connaissance des dossiers. « Les cadres disponibles complètent les équipes sur le terrain. On est sur tous les fronts, les journées passent vite », explique le Lieutenant Alexis Pfister.

En effet, les radios crépitent, les téléphones sonnent, et c’est un travail permanent de réaffectation des ressources sur le terrain qui permet de tenir les engagements auprès des propriétaires qui ont été contactés cette année. « Notre collaboration est très bonne. Nous sommes une bonne équipe, et nous nous connaissons depuis des années. Bon nombre d’astreints proposent spontanément leur aide aux autres équipes, lorsqu’ils en ont le temps. Bel esprit d’initiative », ajoute Alexis Pfister.

Sur le terrain, Jean-Pierre Kiraly et Humberto Alves Garcia enchaînent les contrôles dans une zone résidentielle de Meyrin-Village, tout en évoquant les souvenirs de l’intervention Covid-19, à laquelle ils ont participé activement : « c’est certain que je me sens moins utile à contrôler des abris que lorsque je m’occupais de la campagne de vaccination dans les EMS », dit Humberto. « Mais c’est tout de même une tâche de la Protection Civile, je suis tout autant motivé ».

L’équipe 7 débute consciencieusement le contrôle d’une maison habitée par une famille d’origine étrangère qui ne connaissait pas l’usage des équipements situés dans leur sous-sol. C’est l’occasion de leur expliquer le fonctionnement de l’abri, de l’appareil de ventilation, du filtre à charbon, du saut de loup, etc… Ravi, le propriétaire propose à Jean-Pierre Kiraly et Humberto Alves Garcia un thé ou un café que Jean-Pierre refuse poliment dans un anglais impeccable. Beaucoup d’autres abris restent à contrôler, ce matin, et peu de temps à disposition.

Les contrôles achevés, le cours est loin d’être terminé, pour les cadres : réception des dossiers, discussions autour des défauts constatés puis renseignement de la base de données. Le Lieutenant Paul-Alain Singh Kalra peut enfin souffler : “j’ai dû trouver les équipes sur le terrain et improviser avec les effectifs que j’ai pu réunir pour parvenir à réaliser tous les contrôles”.

 

L’astreint Adnan Doghani apprécie ce cours annuel : “je préfère être actif, bouger. J’ai découvert un nouveau collègue, et on a l’occasion de discuter avec la population. Pour moi, qui travaille dans le social, c’est sympa”.

Force est de constater que chacun trouve ses propres sources de motivation, et cela se traduit par un travail accompli avec la qualité requise, comme en témoignent les commentaires clairs et concis dans les dossiers. Ce cours de répétition s’avère aussi être un excellent prétexte à entrer en contact avec la population, à faire connaître le rôle de notre Organisation. Le Commandant et le Chef du Domaine de l’Assistance remercient la troupe pour son état d’esprit et le travail accompli, ainsi que l’encadrement, qui a démontré une grande capacité d’improvisation et de collaboration, dans une situation de sous-effectif particulièrement tendue.