EMS : quand les aînés accueillent la Protection Civile de Meyrin-Mandement
Dans le cadre d’un nouveau partenariat entre la Protection civile de Meyrin-Mandement et trois centres EMS de la région, une journée de rencontre et d’échanges a été organisée le 26 septembre, dans l’optique de tisser des liens entre les résidants, le personnel des établissements et les préposés à l’assistance de la PC. Cette initiative vise à poser les bases d’une relation de confiance mutuelle entre ces différentes parties prenantes, ainsi qu’à doter les astreints des compétences nécessaires afin d’assurer une prise en charge optimale des aînés en cas d’urgence.
Dès leur arrivée matinale à la Villa Mandement, à la Résidence Mandement et à la Résidence La Plaine, les trois équipes de préposés à l’assistance ont été chaleureusement accueillies par les responsables de l’animation, ainsi que par l’ensemble du personnel présent sur place. La journée a donc débuté par un moment convivial autour d’un bon café et de croissants, permettant à chacun de faire connaissance dans une atmosphère détendue et bienveillante.
Un briefing a ensuite été organisé, présentant la structure et le rôle des EMS, leurs locaux, ainsi que les responsabilités du personnel soignant et accompagnant. De précieux conseils concrets ont été distillés par le personnel aux astreints, afin de clarifier les bons gestes à adopter dans leur rapport aux résidants. Les préposés à l’assistance ont ainsi été sensibilisés à l’importance de prendre en compte les particularités des différents aînés et garantir une prise en charge adaptée aux besoins cognitifs et moteurs de chacun.
Diverses activités stimulantes ont par la suite eu lieu tout au long de la journée. Celles-ci avaient pour objectif de stimuler les capacités des résidants, favorisant ainsi la création d’une dynamique collective et d’une solidarité réciproque. De fait, ce contexte a été propice à de nombreuses discussions captivantes, tournant autour de poignants récits de vie narrés par les aînés, de la description de leur quotidien et du témoignage de leurs préoccupations principales concernant le monde actuel. A titre d’exemple, un moment particulièrement fort de cette journée a été la rencontre avec M. Bonnet, archéologue vigneron ayant fortement contribué à la découverte d’une civilisation nubienne au Soudan. Cet homme passionné et passionnant, à l’œil vif et curieux, a longuement partagé son expérience unique avec les astreints, donnant lieu à des instants d’une intensité rare, aussi riches sur le plan émotionnel qu’intellectuel. Et puis Gaston, qui a passé sa vie à chanter autour de Fribourg et qui, malgré sa voix éraillée par les ans, chante encore si juste, si clairement et avec une passion intacte.
En définitive, cette journée a été pour la Protection civile une formidable opportunité de montrer son rôle et son implication en faveur de l’ensemble de la population, et plus particulièrement à l’égard de ses membres les plus fragiles. Les échanges intergénérationnels, alternant entre moments de rire, de réflexion et de partage sincères, se sont révélés incroyablement enrichissants pour les préposés à l’assistance, créant ainsi un lien précieux entre les aînés et ces jeunes engagés pour la collectivité. Surtout, ce 26 septembre s’inscrit dans la continuité d’une collaboration prometteuse entre la Protection civile et les centres EMS du Mandement, reposant sur la base d’un profond respect mutuel et du témoignage de l’admiration profonde et sincère des astreints tant pour le personnel des différentes résidences que pour leurs pensionnaires.
Un mot de l’officier encadrant
J’ai été particulièrement frappé par le tact et le respect dont ont fait preuve les astreints en cette journée si féconde. Ils ont su rapidement tisser des liens forts avec certains de nos aînés. Ainsi, lorsque je suis allé chercher un de mes hommes dans un des établissements pour le ramener au poste de commandement, une résidante lui a saisi la main avant qu’il ne parte. J’ai été témoin d’un instant d’une grande douceur, précieux et émouvant. Et puis, j’ai aussi observé avec quelle gentillesse et quel dévouement les animatrices de l’EMS dans lequel j’ai passé presque toute la journée prenaient soin de nos anciens. C’est un métier exigeant et prenant qu’elles exercent de façon admirable. Je tiens ici à leur témoigner toute ma reconnaissance et mon immense respect.
Exercice de nuit : sauvetage en zone sinistrée
Le 26 septembre 2024 en début d’après-midi, le commandement lance une alerte : bâtiments effondrés, victimes ensevelies, sous-sols inondés. La FORE, Force Rapidement Engageable, devra simuler une intervention de grande ampleur en zone sinistrée, qui plus est, de nuit. Cet exercice annuel vise à tester la coordination entre les différents domaines de notre organisation de Protection Civile et identifier les points d’amélioration. Outre les pionniers, exercés à manier les outils et machines conçus pour ces situations extrêmes, sont mobilisés des astreints spécialisés dans le suivi de la situation, ainsi que les préposés au matériel qui ont aussi la charge d’assurer repas et transports.
Reconnaissance des lieux et analyse de la situation : la première zone consiste en un bâtiment dont le sous-sol est complètement inondé. La recherche de victime nécessitera l’installation d’un système de pompage constant pour évacuer l’énorme volume d’eau. La seconde zone est un immeuble effondré sur lui-même. Elle est particulièrement dangereuse en raison de la fragilité des structures restantes. La troisième zone consiste en un bâtiment penché, sur le point de s’effondrer à son tour. Cela posera des défis d’équilibre et de stabilité périlleux.
Les astreints dédiés au suivi de la situation s’efforcent, malgré le bruit, l’obscurité et le terrain accidenté, de rapporter le déroulement de l’intervention au poste de commandement, situé un peu plus loin, à côté du lieu où a été transporté le matériel. Un journal d’intervention détaillé y est tenu, élément essentiel à l’analyse de la situation et à la prise rapide de décisions. C’est également à cet endroit qu’ont été déployées les tentes sous lesquelles un repas chaud est servi. Les officiers organisent un système de rotation afin que les hommes puissent se restaurer alors que l’intervention se poursuit en continu.
Zone 1 : au bout d’environ trois heures de pompage acharné, recherche de victimes a débuté. Mais elle ne donnera rien. C’est aussi la gestion de ce genre d’émotions qui est éprouvée dans le cadre d’un tel cours de répétition. En zone 2, après deux heures à se frayer un chemin en évitant de provoquer des éboulements supplémentaires, deux victimes sont découvertes. Des mannequins, dont un de la taille d’un petit enfant. La mise en scène, dramatique, a pour but de renforcer le réalisme de l’intervention. En zone 3, les équipes ont stabilisé la structure et identifié les points où casser la dalle, afin d’accéder à d’éventuelles victimes par le dessous. Des heures d’efforts plus tard, toutes les victimes disséminées dans les décombres ont été trouvées, dégagées et acheminées vers les pompiers, parties prenantes de l’exercice.
Sous la supervision des sous-officiers et du chef d’intervention, les astreints ont démontré leur capacité à travailler avec efficacité et rapidité, tout en restant attentifs aux consignes de sécurité. La collaboration entre les différentes équipes a été exemplaire, chaque membre connaissant parfaitement son rôle et apportant sa contribution au succès de la mission. La logistique a également joué un rôle crucial en assurant un approvisionnement constant en matériel et en supervisant la maintenance des équipements, garantissant ainsi que tout fonctionnait de manière optimale.
Lors du débriefing de fin de cours de répétition, les visages étaient fatigués, les voix caverneuses. La simulation de catastrophe a permis de valider les protocoles d’intervention et de renforcer la confiance des équipes dans leur capacité à gérer des situations de crise de grande ampleur, tout en garantissant leur sécurité et la réussite de la mission. Un certain nombre de points d’amélioration ont été mis en évidence. Les officiers auront pour objectif de réfléchir et proposer des solutions visant à rendre l’organisation plus efficace en intervention. Cet exercice a également été le baptême du feu pour notre nouveau responsable matériel en intervention. Le Commandement a bien observé que lui et son équipe s’en sont remarquablement bien sortis, ce qui a été une des clés du succès de ce cours de répétition.